L’art fait partie intégrante de notre nature. Au-delà des salles, vous pouvez explorer 100 acres de terrain boisé dans la vallée de la rivière Humber, qui s’étendent du « jardin sauvage » planté par Robert et Signe McMichael pour faire écho à la forêt boréale tant aimée du Groupe des Sept au bassin versant patrimonial qui fait partie intégrante de la culture des populations autochtones de la région.
Des sentiers traversant des bouquets d’érables, de chênes et de pins permettent aux visiteurs d’apprécier le Jardin de sculpture Ivan Eyre, la cabane de Tom Thomson et le cimetière McMichael, où reposent six membres du Groupe des Sept et les fondateurs de l’institution, Robert et Signe McMichael.
La cabane de Tom Thomson et le cimetière d’artistes sont fermés pour la durée du projet de revitalisation de ces deux sites patrimoniaux qui comprend l’aménagement d’un sentier d’interprétation. Les travaux contribueront à la préservation des sites historiques pour les générations futures.
Le Jardin de sculpture
Ouvert toute l’année, le Jardin de sculpture réunit neuf sculptures en bronze offertes au musée par l’artiste Ivan Eyre. Les sculptures font partie de la collection permanente du McMichael. Eyre est surtout connu pour ses imposants paysages et tableaux mythologiques. Sa sculpture est une synthèse d’influences occidentales et non occidentales.
Le Jardin de sculpture s’inscrit dans le cadre de la mission du McMichael de tisser des liens entre l’art et la nature.
La cabane de Tom Thomson
En 1914, Lawren Harris et James McCallum achètent un terrain sur la rue Severn, en bordure du ravin, dans le quartier Rosedale à Toronto. Ils construisent un édifice et aménagent des ateliers d’artiste à loyer modique. Désigné lieu historique national du Canada, le Studio Building offrait aux artistes, y compris Tom Thomson et A.Y. Jackson, un endroit pour vivre, travailler et se retrouver entre amis.
Derrière l’édifice se trouve une petite cabane, jadis occupée par un ébéniste et transformée en remise à outils durant la construction du Studio Building. À l’automne 1915, à court d’argent, Thomson loue la cabane pour un dollar par mois. Il vit comme il le fait dans le nord – cuisine ses propres repas, peint et fait des randonnées dans le ravin – tout en restant en contact avec ses collègues. La cabane a servi de demeure et d’atelier à Thomson jusqu’à sa mort prématurée en 1917.
Plusieurs modifications ont été apportées à la modeste habitation pour répondre aux besoins de Thomson, y compris l’ajout d’une grande fenêtre sur le mur oriental. L’artiste fabrique un lit, des étagères, une table et un chevalet. Arthur Lismer, Lawren Harris, J.E.H. MacDonald, F.H. Varley et Franklin Carmichael s’y retrouvent souvent pour discuter en fumant la pipe et partager un repas de haricots ou un ragoût préparé par l’artiste. Thomson passe la saison chaude à dessiner et peindre dans le parc algonquin. Au cours des trois hivers qu’il loge dans la cabane, il peint une vingtaine de tableaux, y compris deux de ses œuvres les plus célèbres : Le vent d’ouest et Le pin.
Après la mort de Thomson en 1917, la cabane sert à plusieurs artistes, dont A.Y. Jackson, Fred Varley, la sculpteure Frances Gage et un prospecteur du nom de Keith MacIver, qui remet la cabane en état. Robert et Signe McMichael s’en portent acquéreurs et la déménagent sur leur terrain en 1962, avec le chevalet de Thomson et deux de ses palettes. Si les détails de son histoire demeurent inconnus, la cabane de Tom Thomson représente une page importante de l’histoire du Canada et offre une fenêtre sur la vie et l’œuvre de l’un des artistes les plus énigmatiques du pays.
Le cimetière
Le cimetière McMichael est la dernière demeure de six membres du Groupe des Sept et de leurs épouses, ainsi que de Robert et Signe McMichael. Dans son ouvrage intitulé One Man’s Obsession, Robert McMichael se souvient avoir reçu une lettre d’A.Y. Jackson en 1967 dans laquelle l’artiste exprime le désir d’être enterré à proximité de Kleinburg. Quelques mois plus tard, Jackson et A.J. Casson rendent visite aux McMichael et abordent l’idée d’un cimetière réservé aux artistes du Groupe des Sept. Les McMichael envisagent un emplacement accessible, mais paisible. Ils choisissent un tertre avec vue sur la vallée, la forêt, la cabane de Tom Thomson et le musée dans le lointain. Des dalles de granit récupérées durant la construction de routes dans le nord tant aimé du Groupe des Sept et gravées par le sculpteur canadien E.B. Cox servent de monuments.
Chronologie des inhumations :
- Arthur Lismer (1885-1969) : Lismer est décédé à Montréal (Québec) le 23 mars 1969. Il a été enterré à Kleinburg le 25 avril de la même année. Sa femme Esther (1879-1976) repose à ses côtés.
- Frederick Horsman Varley (1881-1969) : Varley est décédé le 8 septembre 1969. Il a été incinéré le 13 septembre et enterré la semaine suivante.
- Lawren Stewart Harris (1885-1970) : Harris est décédé à Vancouver (Colombie-Britannique) le 29 janvier 1970. Il a été incinéré et ses cendres et celles de sa femme Bess (1889-1969) ont été enterrées au cimetière le 20 mars 1970.
- Alexander Young Jackson (1882-1974) : Jackson est décédé le 5 avril 1974 et il a été enterré le 8 avril.
- Frank Johnston (1888-1949) : Johnston est décédé le 9 juillet 1949 et il a été enterré au cimetière Mount Pleasant à Toronto. Sa dépouille a été exhumée et enterrée à Kleinburg le 13 mars 1975. Sa femme Florence repose à ses côtés.
- Alfred Joseph Casson (1898-1992) : Casson est décédé le 19 février 1992 à Toronto et il a été enterré le 20 février. Sa femme Margaret (1900-1992) repose à ses côtés.
- Robert McMichael (1921-2003) : Robert McMichael est décédé le 18 novembre 2003. Il a été enterré le 24 novembre après la célébration d’un service au musée.
- Signe McMichael (1921-2007) : Signe McMichael est décédée le 4 juillet 2007. Elle a été enterrée le 9 juillet après la célébration d’un service au musée.
Pauta Saila (1916 – 2009), Ours Polaire, 1967
Calcaire, don de la Ville de Toronto
Pauta Saila a représenté de nombreux animaux polaires, mais l’ours demeure son thème privilégié. Taillée dans la masse, la sculpture témoigne du sens d’observation de l’artiste attentif au mouvement de l’animal qui saisit sa proie. Alliant virtuosité et minimalisme, Pauta Saila réussit à évoquer la présence de l’animal et le drame qui se joue dans la nature.
David Ruben Piqtoukun (né en 1950), Inukshuk, 1986
Grès, prêt de la province de l’Ontario
Un inukshuk est un monticule de pierres qui prend souvent l’apparence d’un humain. Les Inuits s’en servent pour piéger les caribous et comme repères. Cet inukshuk a été réalisé à l’occasion du premier Sommet commercial des Autochtones tenu en juin 1986. L’année suivante, il a été donné à la province de l’Ontario par le gouvernement des Territoires-du-Nord-Ouest et installé au McMichael.
Mary Anne Barkhouse (née en 1961) et Michael Belmore (né en 1971), Lichen, 1998
Loups en bronze, abribus, Duratrans et poteaux en métalliques, acquis avec le soutien du Programme d’aide aux acquisitions du Conseil des arts du Canada et des fonds de contrepartie de M. John F. Bankes et Pamela M. Gibson, Toronto
Cette œuvre oppose la nature à la culture. Postés comme des sentinelles silencieuses, les loups jouent un rôle symbolique. Dans la société urbaine, l’abribus est associé à la protection contre les éléments et à la publicité. Ici, la publicité cède sa place à Corbeau. Les légendes autochtones présentent souvent Corbeau comme un messager entre le monde des esprits et notre monde.
Bill Vazan (né en 1933), Fragment de Shibagau, 1989
Granit, prêt de l’artiste
Fabriqué à partir d’une seule pièce de granit du Bouclier canadien, Shibagau se rapporte au nom du petit ruisseau dans l’est de l’Ontario où la pierre a été découverte, tandis que Fragment fait allusion à l’archéologie. Vazan a étudié les pétroglyphes et les pictogrammes des Premières Nations du sud de l’Ontario. Le décapage au jet de sable lui a permis de reproduire les dessins gravés sur la pierre par les peuples premiers du Canada – une référence aux méthodes anciennes servant à documenter l’interaction de l’humain avec la nature.
La sculpture dans le coin droit de cette photo est intitulée Machine à faire la Paix. Elle a été réalisée à partir de planches de frêne et de tuyau d’acier par Ryszard Litwiniuk en 2011. La sculpture s’inscrit dans le cadre du programme d’artiste en résidence du McMichael et du Projet des arbres soulignant les liens étroits qui unissent le musée à l’art et à la nature. Le projet consolide notre affiliation à la communauté et à la nature à travers l’intégrité symbolique de l’arbre, un emblème du McMichael en tant que paysage culturel.
The sculpture in the background of this photograph is called “Peace Making Machine” and was made out of ash wood planks and steel pipe by Ryszard Litwiniuk in 2011. The sculpture was part of the McMichael Artists-In-Residence Program and The Tree Project, created in celebration of the McMichael legacy and our deep-rooted connection to art and nature. The Tree Project reaffirms our affiliation with our community and the land through the symbolic wholeness of the tree — an emblem that embodies the essence of the McMichael gallery and grounds as a revered cultural landscape.
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